Conservateur ou progressiste, le clivage.
Conservateur ou progressiste, le clivage.
par Francis-Claude Neri
Je crois en la bataille des idées et, il en est une qui me semble bien déterminer notre avenir c’est celle du conservatisme et du libéralisme.
Mais encore faut-il, pour en parler les avoir définis…
Il semble que chez nous en France le mot conservateur est une forme d’injure. Il est confondu avec la réaction, un refus d’accepter le monde moderne. Et en face, il y a le bon libéralisme, celui qui fait progresser la France qui recule avec les conservateurs.
Le conservatisme signifie que nous apprécions certaines choses que nos comptons conserver alors qu’elles sont menacées par les libéraux se disant progressistes. C’est pourtant une bonne chose que de conserver les choses dont on dépend. Les conservateurs seraient des passéistes partisans de l’immobilisme, avec des pensées radicales, très radicales et « proches de l’extrême droite ».
Quand on est conservateur, on est pour la nation, c’est qu’on est nationaliste, populiste, pour le contrôle de l’immigration, pour le racisme et contre la liberté des individus….des multinationales et des marchés !
Les conservateurs auraient ils un problème avec la liberté ?
Certainement s’il s’agit de la liberté du renard libre dans le poulailler libre !
Certainement si l’individu libre empêche le groupe d’exister et d’exercer sa liberté collectivement.
Si l’on prend l’U.E pour exemple, c’est bien ce qui s’y passe, alors cette liberté là, on s’en méfie autant en France qu’en Angleterre, et les Britanniques, qui eux savent très bien faire coïncider conservatisme et libéralisme, ce n’est pas pour rien qu’ils sont sorti de l’UE et…semblent s’en bien porter.
Alors oui, la liberté dans le domaine économique est le remède dans un pays comme la France, où environ 60% de la richesse produite est confisquée par la machine bureaucratique, et une bonne partie du « reste » par la « redistribution » qui profite de moins en moins à ceux qui ont produit cette richesse.
Mais la liberté des grandes firmes internationales qui étouffent NOS entreprises est elle acceptable notamment lorsque le marché dirige TOUT !
Tout ne peut pas être marchandisation et quand les intérêts ou les désirs individuels submergent le bien commun, que c’est la liberté sans limites et sans institution qui contrôle et régule, c’est une forme d’anarchie, du corps, de l’esprit ou de l’âme. Et cela ne permet nullement de remplir les possibilités intérieures que tout le monde porte en soi.
Cette idéologie « libérale » c’est le progressisme d’Emanuel Macron ; chacun y est l’autoentrepreneur de sa propre vie. Un principe très individualiste. Un principe dé-constructeur de l’école, la famille, le lien social, et nous oublions que nous ne sommes pas que des hommes du XXI ème siècle, mais que nous portons en nous un héritage, une culture, une civilisation.
Il faut être favorable au « marché » bien entendu mais il nous faut aussi diriger un minimum l’économie, réguler la financiarisation de cette dernière. Il faut distribuer un minimum des biens de la société pour obtenir le soutien des classes moyennes et des gens « ordinaires ».
La trahison c’est de dire aux Français qu’ils pourront travailler moins, en gagnant plus, ET en préservant un modèle social.
La « mondialisation heureuse » fut une illusion forgée par le progressisme libéral. C’est l’une des erreurs majeures de nos démocraties occidentales, erreur historique dans laquelle s’est engouffrée l’islamisme et la globalisation sans frein qui a appauvri nos classes moyennes.
Il est temps de sortie de la tenaille de la démocratie sans le peuple, et de trouver le juste milieu entre conservatisme et progressisme. C’est une simple question de contrôle, de régulation, et de remédiation permanente, afin de corriger les dérives inévitables.
5 avril 21