L’Union européenne (3e partie)
Le passé éclaire l’avenir et il se répèterait. Ce serait en plus la seule réalité humaine.
Alors explorons-la ! Et apprenons d’elle !
Passé, présent, avenir seraient comme un serpent qui se mord la queue, ou encore un chien qui court après la sienne !
Je retiens l’idée du chien en espérant que celui-ci n’atteigne jamais sa queue. Le concept de fermeture du cercle, d’absence de solution de continuité m’est insupportable.
Mettons Cygne Noir sur ellipse et voyons où il nous emmène.
Soyons bayésiens comme le dit Frédéric D’Aubert et traçons des prospectives à partir du passé de l’UE, c’est dans les gènes de Cygne Noir.
L’UE a vraiment commencé en 1944 lorsque Roosevelt avança son projet d’administration militaire de la France, espérant la dépecer comme elle ne l’avait jamais été depuis le traité de Troyes.[1]
Il offrait la rive gauche du Rhône à l’Italie et une partie des départements du nord et de l’Est à une entité néerlando-belgo-luxembourgeoise créée de toute pièce sous le vocable de Wallonie…bref le projet d’Hitler.
En libérant Paris puis Strasbourg, de Gaulle fit échec à l’Amérique de Roosevelt. C’est ce que celle-ci ne pardonna jamais à de Gaulle.
En fait l’Amérique ne comprendra de Gaulle qu’avec Richard Nixon et son secrétaire d’Etat Henry Kissinger, tout deux l’admiraient.
Le plan Marshall que de Gaulle ne put refuser apporta dans ses bagages le projet d’Union Européenne.
Depuis, de Gaulle ne cessa de rappeler que si les Américains avaient pu verser leur sang pour mettre fin à l’occupation de la France par des Allemands, l’Amérique elle, n’avait jamais eu comme dessein de rendre aux Français le plein exercice de leur souveraineté.
Et pour cela, il fallait détruire de Gaulle selon le conseil donné par Jean Monnet en 1944 à Henri Hopkins l’un des plus proches conseillers du Président américain.
Jean Monnet « père de l’Europe » entrait déjà en scène grâce au plan Marshall qui devait permettre de mettre en œuvre le principe de la « porte ouverte » proclamé par les Etats-Unis dès 1899 dans le but d’exporter leurs marchandises sans droits de douane.
L’homme du 18 juin était un obstacle à la politique imaginée par les Etats Unis : la mondialisation des marchés !
C’est donc sur le banquier Jean Monnet que compte le gouvernement américain pour restructurer à sa main l’organisation occidentale et la France en particulier.
Comme l’écrit dans ses mémoires celui ci :
« Si c’est au prix de l’effacement que je puis faire aboutir les choses alors je choisis de travailler dans l’ombre ».
ET c’est dans l’ombre que Monnet prête la main au projet de Roosevelt spécifiquement destiné à la France, celui d’une tutelle internationale, à commencer par les colonies en passant par l’Indochine et l’Algérie. Et ce projet se perpétuera jusqu’en 1969 ou enfin de Gaulle quitte le pouvoir et laisse place à la déferlante américaine.
En 1946, de Gaulle à besoin de Monnet et il entend utiliser ses talents pour relancer l’économie.
Il fait de lui son délégué général au plan. Mais chassé par le retour des partis, il quitte le pouvoir.
Monnet lui restera et il pousse Léon Blum à emprunter 650 millions aux Etats Unis pour financer la reconstruction, sous réserve, bien sûr, d’abandonner des droits de douanes français sur les produits américains.
Jean Monnet dès lors est devenu LE véritable proconsul des intérêts américains en France.
La conquête de nouveaux marchés est une constante structurelle de la politique étrangère américaine dans une optique d’imposer le libre échangisme généralisé.
Cela avait commencé avec les deux guerres de l’opium (1840 et 1856) puis la politique de la porte ouverte du président McKinley (1897-1901).
Mais cela ne va pas sans l’extinction des structures étatiques pour lesquelles Jean Monnet militera jusqu’à son dernier souffle.
De Gaulle au contraire se bat pour sauvegarder l’indépendance de la France.
Dès son plus jeune âge, Monnet cultive une vision marchande du monde et de la société. « Tout a un prix et tout se négocie » résume-t’il dans ses mémoires.
Il est à 25 ans l’une des figures de proue de la Pilgrims Society, matrice idéologique du mondialisme d’où naîtront au fil du XXe siècle trois émanations spécialisées dans lesquelles on trouve toujours Monnet.
Le CFR (Council Of Foring Relations-1920), le Groupe Bilderberg -1954 et la Commission Trilatérale -1973.
Le but est d’annihiler les risques de guerre en favorisant l’intégration des économies nationales et obtenir des États qu’ils transfèrent leur souveraineté à des organismes exécutifs supranationaux soustraits aux soubresauts inhérents à la démocratie.
À suivre …
[1] Scellé en 1420 entre Isabeau de Bavière et le roi Henri V ce traité ne laissait à son fils, le futur Charles VII que le gouvernement du sud de la France.