J’ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu, de Philippe de Villiers
J’ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu,
de Philippe de Villiers
Par DL&N, publié le 10 août 2021.
Résumé
Elu trois fois député européen, Philippe de Villiers a siégé plusieurs années au Parlement de Strasbourg et au Parlement de Bruxelles. Il a voulu dans ce livre dévoiler des vérités cachées au peuple sur les origines, les promoteurs, les buts véritables, les mensonges et les ombres de la construction européenne, en s’appuyant sur de nombreux documents et archives. Jean Monnet, sur ordre des milieux d’affaires américains et par conviction personnelle, fut un combattant contre la souveraineté des Etats européens. L’un des « pères » de l’Union européenne était un « homme de l’ombre » et l’homme des Américains. Le livre analyse l’idéologie qui sous-tend la construction (déconstruction) européenne. Il se lit comme un roman avec ses anecdotes, ses portraits, ses formules frappantes et éloquentes.
Table des matières
La chute
En préambule à son livre de révélations sur l’Union européenne, Philippe de Villiers rappelle l’anecdote symbolique du président de la Commission européenne Jean Claude Juncker ivre mort au sommet de l’Otan le 12 juillet 2018 ; et l’accord fiscal favorisant plusieurs multinationales lorsqu’il était premier ministre du Luxembourg, sans conséquences sur sa carrière politique ascendante.
La citoyenneté européenne est une illusion. Il n’y a pas d’agora ni de peuple européen. Nous sommes trop divisés par les moeurs, le passé et les langues pour former une communauté politique capable de délibérer en vue du bien commun. L’Union avance, dissimulée. Elle est un être des abysses, et ce qu’elle craint, c’est la lumière. Elle prospère dans l’ombre de ce kratos sans demos et de ce parlement sans le peuple.
Chapitre I
L’Histoire sainte
Pour éblouir les peuples et les rassurer, les hommes politiques renouvellent la promesse d’une « Europe puissance ».
Chapitre II
Les coulisses du Mythe
Les Mémoires de Jean Monnet publiées en 1976 ont été rédigées par une équipe d’historiens et leurs étudiants de Sciences Po Paris, et financées par la Fondation Ford, organisation « philanthropique » qui sert de paravent à la CIA.
Au terme de mes recherches et à partir de mes découvertes, j’ai été amené à me poser trois questions : qui a inspiré, qui a payé, qui a rédigé les Mémoires de Jean Monnet ? L’affaire est d’importance vu qu’on ne peut pas, à l’université, écrire ou publier trois lignes sur la « construction européenne » sans se référer aux Mémoires du Fondateur.
Author
Chapitre III
Le sacristain
Biographie de Robert Schumann (1886-1963), un autre « père fondateur » de l’Union européenne, cosmopolite et pacifiste. Né au Luxembourg, il porte l’uniforme allemand pendant la première guerre mondiale. En 1938 il approuve l’accord de Munich (devenu le symbole d’une lâche soumission qui n’évitera pas la guerre). Elu député de Moselle et ministre du gouvernement de Vichy, il vote les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain en 1940. Il passe la 2e guerre mondiale en Allemagne puis caché dans des monastères en France, il ne fut jamais résistant. Avocat, catholique, il fut le collaborateur de Jean Monnet.
Chapitre IV
« Mister Monnet of Cognac »
La vie rocambolesque de Jean Monnet (1888-1979), de l’entreprise familiale à Cognac (Charente) aux fonctions officielles à Londres, Paris, et officieuses aux Etats-Unis. Ses différents liens avec les banques, les milieux d’affaires, les dirigeants politiques américains, anglais, français.
Chapitre V
La mariée de la place Rouge
Jean Monnet se marie à Moscou grâce à l’appui de Josef Staline.
Chapitre VI
Le banquier américain
Jean Monnet banquier, financier, fournisseur des armées à New York.
« Jean Monnet est un homme brillant et habile, une personnalité saturnienne et malchanceuse, la ligne brisée de toute une vie mystérieuse et internationale, semée de faillites. »
Paul MORAND
Chapitre VII
Les ordres
Les liens d’affaires de Jean Monnet avec deux avocats J.F. Dulles et George W. Ball, appartenant aux services de renseignement américains. Monnet travaille au Cabinet du président Roosevelt (1943).
A la même époque, Monnet devient un fervent partisan d’un Etat fédéral européen, sur le modèle des Etats-Unis.
Washington cherche à constituer un bloc [d’Etats européens] plus facilement influençable stratégiquement dans la perspective de la guerre froide, mais d’abord à tuer dans l’oeuf des alliances intra-européennes que ne contrôleraient pas les Etats-Unis.
Author
Et puis, il y a le business : les milieux économiques rêvent d’écouler le flux des produits américains sur un marché élargi, un néo-marché américain, débarrassé des droits et contingentements douaniers.
A la Libération Monnet rentre en France, il est nommé premier commissaire général du Plan par De Gaulle.
Chapitre VIII
Les missions
La « construction européenne » fut en réalité une formidable opération planifiée depuis Washington par un petit groupe de décideurs politiques, industriels et hauts fonctionnaires américains et européens partageant quelques intérêts bien compris.
Author
Le combat américain contre l’influence soviétique passait par l’arrimage politique, économique, militaire et stratégique de l’Europe occidentale aux Etats-Unis, et aussi par le biais de l’américanisation du Vieux Continent. L’American way of life fut une forme de colonisation idéologique et culturelle. Il s’agissait de formater, à l’américaine, un consommateur nomade en ses désirs, soumis au divin marché, et de formater l’Europe à l’image des Etats-Unis en profitant de la table rase de l’après-guerre.
Author
Chapitre IX
Le poison lent
En 1952 est créée la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier) première structure européenne supranationale qui n’est qu’un jalon vers un gouvernement européen supranational.
Jean Monnet pense pouvoir rendre supportable aux Etats le dessaisissement de leur souveraineté par une progressivité presque insensible de ces transferts de compétences. C’est ce que l’on appelle le « fonctionnalisme ».
Author
Selon la théorie fonctionnaliste qui vient des Etats-Unis, la plupart des questions appellent des réponses techniques.
Dans les années 50, le processus fonctionnaliste d’un Jean Monnet ressortissait d’une volonté d’ingérence pour assurer la dépolitisation de l’Europe occidentale au profit de Washington.
Author
« En réalité, la question de la modernisation de la sidérurgie française n’a pas joué. Nous voulions trouver quelque chose qui pourrrait amorcer la construction de l’Europe… Notre préoccupation était d’arriver à la disparition des souverainetés nationales absolues. »
Jean MONNET
« Notre communauté n’est pas une association de producteurs de charbon et d’acier, c’est en réalité le début de l’Europe, qui est la préfiguration de l’unification planétaire. »
Jean MONNET
Chapitre X
Les opérations d’influence
Le Département d’Etat américain fait pression pour que l’Euratom, un organisme public commun à 6 pays européens, ne développe pas de nucléaire militaire mais uniquement civil et sous leur contrôle. Seule la France s’est affranchie de la volonté américaine en développant son propre programme de recherche nucléaire militaire et civile.
Chapitre XI
Le voleur chinois
L’U.E. gouverne par le chaos : elle crée des problèmes pour proposer des solutions, accroître son pouvoir et rogner la souveraineté des Etats.
En 1950 le général De Gaulle refuse de ratifier la Convention Européenne des droits de l’homme. Elle sera signée en 1974 par Alain Poher, président du Sénat, après la mort de Georges Pompidou.
Jean Monnet est présent à la réunion constitutive du groupe Bilderberg en 1954.
Pour Jean Monnet et pour la plupart de ses successeurs prétendument « Européens convaincus », la Communauté, puis l’Union européenne ne seraient que le laboratoire expérimental d’une future gouvernance mondiale. Elle n’était donc qu’une station, une phase de transition, une expérience géopolitique au service d’une cause qui n’est pas l’Europe, ni l’ensemble de ses peuples, ni sa civilisation.
Author
Chapitre XII
Les versements
Des fonds collectés auprès de grandes entreprises américaines par différents dirigeants des services de renseignement américain (CIA etc) étaient remis à Robert Schuman et Jean Monnet pour leurs actions d’influence afin de promouvoir le projet d’intégration européenne. En échange de cet argent, ils fournissaient à la diplomatie américaine des renseignements confidentiels, voire secrets couverts par le secret-défense.
Chapitre XIII
Le Père encombrant
Biographie de Walter Hallstein, le premier président de la Commission européenne, qui a fait partie d’organisations affiliées au parti nazi, mais ce passé fut occulté.
Chapitre XIV
L’Europe sans corps
Rencontre de Philippe de Villiers avec Alexandre Soljénitsyne.
Les auteurs du traité [de Maastricht] nous ont vendu l’idée d’un Super-Etat, d’une Super-Nation, d’une Super-Frontière. (…) Leur dessein, ce n’était pas la construction de l’Europe, mais la déconstuction des nations, de la civilisation européenne. Ce n’était pas de favoriser l’émergence d’un nouvelle entité politique, mais de mettre fin à la politique. L’utopie maastrichtienne recèle une tentative inouïe, inédite dans l’histoire des peuples européens, d’anéantissement du politique. Apprendre aux peuples à vivre sans constitution, sans gouvernement, sans démocratie, sans limites, sans géographie, sans passé et sans avenir, voilà le filigrane.
Author
Dans ce chapitre Ph de Villiers explique comment fonctionne la gouvernance européenne, sous influence des lobbys ; la création de normes ; le rôle des experts non élus ; l’évolution du droit.
Chapitre XV
L’Europe orpheline
Différences culturelles entre Europe de l’ouest et de l’est, « progressisme » et conservatisme.
Chapitre XVI
La révolte de l’Europe charnelle
L’auteur analyse les conséquences de la deuxième guerre mondiale qui a marqué différemment la mentalité, la psychologie collective des nations européennes : Allemagne, Grande-Bretagne, Europe de l’est ex-communiste.
Il relate sa rencontre et sa conversation avec Victor Orban.
Chapitre XVII
Le fils spirituel
George Soros.
Le nouveau monde
Les Européens se détournent des idées européistes, mondialistes.
« La cause première de la crise de l’Union [européenne], c’est l’affaiblissement des Etats », constate avec lucidité l’ancien secrétaire général du Conseil, l’ambassadeur Pierre de Boissieu – un affaiblissement dont l’Union elle-même est la principale source. Sa marotte supranationaliste, la marginalisation de ses démocraties, le reniement de sa civilisation, son absence de combativité, sa foi en l’utopie libre-échangiste, dont elle fut le promoteur militant et le plus zélé thuriféraire, ont fait d’elle un péril pour ses propres Etats-membres, les exposant sans défense réelle à la prédation chinoise, à l’extraterritorialité des lois américaines, à la concurrence déloyale des pays les moins-disants sur le plan environnemental, sanitaire et social.
Author
Tous les pays sont souverainistes – sauf les pays européens.
L’auteur recense les promesses non tenues de l’U.E.
L’UE ne peut parler d’une seule voix en politique étrangère car les intérêts des Etats qui la composent ne sont pas les mêmes.
Ce que la France, aujourd’hui, peut faire de plus utile, et même de vital, c’est un exercice de vérité sur elle-même. Soljénitsyne a eu tellement raison de s’écrier un jour, à l’adresse de l’Occident en perdition : « Ne mentez plus ! »
Author
Philippe de VILLIERS – J’ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu, 292 pages, notes, archives et documents déclassifiés. Editeur Fayard, mars 2019.